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Des montagnes pyrénéennes aux collines de San Francisco : L’émigration basque et béarnaise en Californie

Vue de San Francisco en 1878
Ville de San Francisco : vue depuis la baie vers le Sud-Ouest, 1878, (Source : The Bancroft Library, coll. Robert B. Honeyman, Jr. Collection of Early Californian and Western American Pictorial Material)

Le 15 mars 1848, un gisement d’or est découvert près de Sacramento. La nouvelle parvient en France en décembre de cette même année. L’espoir de faire fortune attire des individus de toutes origines et classes sociales vers la Californie, marquant ainsi le début de la ruée vers l’or. Ces premiers émigrants arrivent en 1849, d’où leur surnom : les “forty-niners”.

A cette époque, toute l’Europe connaît un mouvement révolutionnaire sur fond de crise économique et sociale doublée d’un essor démographique considérable. L’annonce de la découverte de mines d’or en Californie pousse de nombreux Européens à aller tenter leur chance dans cette région encore méconnue.

En France, l’année 1848 marque la chute de la monarchie de Juillet et l’avènement de la Seconde République. Louis Napoléon Bonaparte est élu président un mois après l’annonce de la découverte d’or en Californie. En décembre 1851, il s’autoproclame empereur. Il incite la population qu’il juge indésirable à partir en organisant la “loterie des lingots d’or”.

Parmi cette population se trouvent des indigents, des révolutionnaires, des émeutiers et des opposants au régime.

Les Basques et les Béarnais, dont l’émigration vers l’Amérique du Sud a débuté une vingtaine d’années auparavant, portent également leur intérêt vers la Californie.

Les hommes partent dès les années 1850-1860. A partir des années 1880, une deuxième vague d’émigration pousse les migrants basques et béarnais à s’embarquer massivement pour l’Ouest américain.

Mines d’or de la Californe [Estampe], Fabrique d’images de Dembour et Gangel (Metz), 1848. (Source : BNF, disponible sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1218462)

Le voyage

Un voyage long et dangereux

En 1848, les émigrants français ont trois possibilités pour aller jusqu’en Californie.

La route des deux mers

Depuis un port français, généralement Le Havre ou Bordeaux, les émigrés embarquent sur un bateau qui les amène à travers l’Atlantique pour rejoindre un port de la côte Est des Etats-Unis. Ils débarquent ainsi, soit à la Nouvelle Orléans, soit à New York.

Une fois arrivé au port de destination, il faut encore traverser les Etats-Unis. Le chemin est encore long et périlleux avant d’atteindre la Californie. En effet, les routes sont mal définies et le passage des montagnes Rocheuses est extrêmement risqué. Au-delà des Rocheuses, ce sont des terres encore nouvelles et peu explorées. 

Pour maximiser leurs chances de réussite, les migrants se regroupent en convois. Ces groupes se forment dans le Missouri ou à La Nouvelle-Orléans.

À partir de 1869, la ligne de chemin de fer transcontinentale est inaugurée. Les migrants ont désormais la possibilité de voyager en train de New York à San Francisco à une vitesse de 35 km/h, pour un trajet d’environ dix jours.

Hall, H. B. & Darley, F. O. C. (ca. 1869) Emigrants traversant les plaines, New York: D. Appleton & Co. [Photographie]. (Source : Library of Congress, disponible sur : https://www.loc.gov/item/93506240/.)

La route de Panama

La route de Panama est la plus coûteuse. Les migrants partent des ports de Southampton ou de Liverpool et arrivent au port de Chagres, sur la côte Atlantique. Il leur faut soit 34 jours de mer avec une escale aux Antilles, soit 21 jours avec une escale à New York ou à La Nouvelle-Orléans.

Une fois sur place, les migrants doivent traverser l’isthme à pied (le canal n’existe pas avant 1914) ou en canot. Dans cette zone marécageuse et tropicale, presque tous attrapent la fièvre de Chagres. Le parcours de 130 km pour atteindre la ville de Panama nécessite environ 3 jours.

Sur place, les migrants attendent qu’un navire américain les emmène jusqu’à San Francisco, une traversée qui prend un mois supplémentaire.

La route du Cap Horn

Cette route est la moins chère des trois. L’avantage est qu’elle est directe jusqu’à San Francisco. l’inconvénient est qu’elle est très longue. Il faut compter entre cinq et huit mois en voilier pour rallier San Francisco, avec une escale possible à Valparaíso au Chili ou à Callao au Pérou.

Le tournant des années 1880

Dès les années 1880, les départs se font de plus en plus massifs grâce au développement des chemins de fer en France comme aux États-Unis et grâce à la mise en place par les compagnies maritimes de bateaux plus performants, plus sûrs et plus confortables.

Certaines compagnies comme la Compagnie générale transatlantique vont même jusqu’à affréter des trains depuis plusieurs villes européennes vers la gare du port du Havre afin d’attirer les migrants de toute l’Europe vers leurs navires.

À cette période, la traversée du Havre à New York se réduit à 12 à 15 jours à bord d’un paquebot à vapeur. À leur arrivée, les passagers débarquent à Ellis Island. Ensuite, le trajet en train de New York à San Francisco s’étend sur 8 à 12 jours.

Ellis Island

Grâce à l’amélioration des conditions de voyage, l’émigration vers les États-Unis devient massive dès 1880. Le port de New York se révèle rapidement insuffisant pour gérer le flux d’immigrants. C’est pourquoi une gare maritime est érigée dès 1890 sur Ellis Island. Cette installation ouvre en janvier 1892 et accueille 446987 migrants rien que la première année.

Ellis Island, New York. (1910 – 1922). The Miriam and Ira D. Wallach Division of Art, Prints and Photographs: Picture Collection, The New York Public Library. (Source : The New York public libraries, disponible sur : https://digitalcollections.nypl.org/items/510d47e2-8c49-a3d9-e040-e00a18064a99)

Passage par l’immigration

Tandis que les passagers des première et deuxième classes sont inspectés à bord des navires, ceux de troisième classe sont dirigés vers le grand hall du bâtiment de l’immigration. Dans cet espace, ils attendent parfois plusieurs heures avant d’être convoqués par les officiers.

Ces derniers les soumettent à un entretien, en présence d’un interprète, et leur posent une série de questions, portant notamment sur le financement du voyage, leur destination et leur profession. L’objectif de cet interrogatoire est de s’assurer que les immigrants sont aptes à travailler et ne deviendront pas une charge pour l’État.

Cette procédure inclut également un examen médical.

Interprète et officier interrogeant un migrant, Ellis Island, New York. 1908. The Miriam and Ira D. Wallach Division of Art, Prints and Photographs: Photography Collection, The New York Public Library. (Source : New York public libraries, disponible sur : https://digitalcollections.nypl.org/items/510d47d9-a95e-a3d9-e040-e00a18064a99)

Visite médicale

Dans le but de déterminer s’ils sont aptes à travailler dans le pays, les candidats doivent se soumettre à une visite médicale.

En raison du nombre élevé de migrants à examiner, cette inspection est réalisée rapidement. Ceux que les médecins soupçonnent d’être malades sont marqués à la craie et isolés du groupe. Ils sont ensuite dirigés vers l’hôpital de l’île pour des examens plus poussés.

Acheminement vers New-York 

Les immigrants ayant réussi toutes les étapes du processus d’immigration sont autorisés à entrer sur le territoire. Ils sont dirigés vers le terminal des ferries de l’île, d’où des navettes les conduisent à New York. Une fois à New York, ils peuvent prendre le train pour se rendre vers leur destination finale.

Underwood & Underwood. (ca. 1912) Immigrants attendant d’être transférés, Ellis Island. New Jersey, New York, Ellis Island, ca. 1912. New York: Underwood & Underwood. [Photographie] (Source : Library of Congress, disponible sur : https://www.loc.gov/item/97501083/.)

Les moins chanceux…

Depuis 1891, l’immigration act interdit l’entrée sur le sol américain des indigents, ainsi que de toute personne coupable de délit ou de crime, ou dont la moralité est jugée douteuse par l’officier d’immigration. Cette loi proscrit également l’accès aux individus souffrant d’une faiblesse physique ou mentale, ainsi qu’à ceux atteints d’une maladie contagieuse.

Les personnes de cette dernière catégorie, généralement écartées lors de la première visite médicale, sont dirigées vers l’hôpital de l’île pour une seconde inspection. Si les médecins les suspectent d’être contagieuses, ils les placent en quarantaine sur l’île.

 Après la période de quarantaine, les migrants en bonne santé peuvent rejoindre New York. Malheureusement, certains passagers ne voient jamais la fin de leur voyage et décèdent à l’hôpital de l’île.

La vie en Californie 

La vie citadine : San Francisco

De Yerba buena à San Francisco

La Californie appartenait au Mexique jusqu’à sa conquête par les Américains en 1846. À cette époque, ce qui est aujourd’hui San Francisco portait le nom de Yerba Buena et se composait essentiellement d’un campement autour des bâtiments d’une petite mission franciscaine. Yerba Buena devient San Francisco en 1847.

Place de Portsmouth, San Francisco, 1851. (Source : Library of congress, disponible sur Wikimedia Commons : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:SanFrancisco1851a.jpg)
La ruée vers l’or

Dès 1848, la nouvelle de la découverte de mines d’or se propage dans le monde entier. Les premières communautés arrivant en Californie s’installent dans des « camps ». Les Sud-Américains sont les premiers à affluer en masse. Parmi eux, quelques Basques et Béarnais déjà présents en Amérique du Sud effectuent le voyage. La deuxième communauté la plus importante est celle des Français.

Le premier navire français à atteindre la Californie s’appelle “La Meuse”. Transportant 49 passagers, exclusivement des hommes, il quitte Le Havre le 22 mars 1849 et atteint San Francisco via le Cap Horn le 14 septembre 1849.

De 1848 à 1851, la Californie demeure une région sans réelle réglementation. De nombreux Français y perdent la vie en défendant leurs concessions. Face à cette violence, les forty-niners béarnais préfèrent s’installer à San Francisco et éviter les zones dangereuses. Cette tendance renforce la présence croissante de la communauté béarnaise dans la ville.

Une ville en plein essor

La croissance démographique est fulgurante. Suite à l’arrivée des premiers chercheurs d’or en 1849, la population de San Francisco passe de 1 000 à 25 000 habitants en une année. Cette tendance se poursuit, avec 150 000 résidents en 1870 et 300 000 en 1900.

Il faut imaginer le choc culturel vécu par les Béarnais, majoritairement issus de zones rurales, à leur arrivée dans cette métropole cosmopolite.

Malgré tout, ils s’intègrent rapidement, devenant jardiniers, tripiers, bouchers et blanchisseurs. Certains fondent des restaurants, hôtels ou commerces, employant d’autres Béarnais fraîchement débarqués.

La communauté française de San Francisco

Bien que les Béarnais constituent le groupe prédominant parmi les Français de San Francisco, les Aveyronnais et les Alsaciens ne sont pas en reste. Ces trois communautés, par le biais de clubs et d’organisations, ont grandement contribué au développement de la ville. Elles ont collaboré pour créer des institutions françaises, comme la Société Française de Bienfaisance Mutuelle, à l’origine du premier hôpital français de la ville.

En 1855, l’abbé Dominique Blaive, un ancien capitaine de l’armée française, propose la construction d’une église française. Pour cela il parvient à acheter un ancien temple anabaptiste grâce au soutien financier de membres de la communauté. L’église est consacrée en 1856 et prend le vocable de Notre Dame des Victoires pour commémorer toutes les victoires de l’armée française.

Dès la fin des années 1850, les Français de San Francisco ont leur hôpital, leur église, leur théâtre, leurs pompiers, leurs journaux et leur consulat.

Intégration à la vie Californienne

Dans les premières années, San Francisco a besoin de boulangers, de jardiniers, de cuisiniers, de barbiers… Il est très facile pour les nouveaux arrivants de trouver du travail.

Certains prospèrent rapidement et une nouvelle bourgeoisie émerge dès les années 1854. De nombreux Français deviennent propriétaires de restaurants, de cafés et de magasins.

D’autres sont bien installés dans les domaines où le savoir-faire français est particulièrement recherché comme la boulangerie, la boucherie ou la blanchisserie.

C’est dans ce dernier domaine que les Béarnais excellent particulièrement. En 1925, sur 136 blanchisseries recensées à San Francisco, 102 sont béarnaises. L’une des plus remarquables est la blanchisserie Péninou. Fondée en 1896, elle existe encore de nos jours.

Les Béarnais se distinguent également dans un autre domaine : les pensions et l’hôtellerie. Dès la deuxième vague d’immigration des années 1880, les pensions comme l’hôtel d’Oloron accueillent les nouveaux arrivants le temps qu’ils trouvent un travail et un logement à San Francisco. Jusque dans les années 1960, de nombreux Basques et Béarnais tiennent des hôtels aux noms évocateurs : “Basque hotel”, “Hôtel de France” ou encore “Hôtel Pyrénées”.

Alors que les Basques restent particulièrement attachés à leur langue et à leur culture, les Béarnais se fondent rapidement dans la population. Ils continuent de perpétuer leurs traditions et de pratiquer la langue béarnaise lorsqu’ils sont entre eux, mais en dehors de la communauté béarnaise, ils adoptent une apparence plus locale, notamment à travers leurs vêtements. D’une manière générale, ils préfèrent se considérer comme appartenant à la communauté française de San Francisco plutôt qu’à une communauté béarnaise.

Le tremblement de terre de 1906

Le 18 avril 1906, à cinq heures douze du matin, un tremblement de terre d’une magnitude de 8 réveille brutalement les habitants de San Francisco. Ce séisme est suivi de 50 départs de feu à travers la ville. La majorité des constructions étant en bois, les flammes se propagent à une vitesse fulgurante, rendant inefficaces les efforts des pompiers. De plus, les bouches d’incendie, endommagées par le séisme, deviennent inopérantes. Dans cette situation chaotique, les habitants, désemparés, voient leurs habitations disparaître en fumée. Nombreux sont ceux qui se réfugient dans les parcs et sur les collines avoisinantes, tandis que d’autres tentent de traverser la baie en ferry pour atteindre les villes voisines d’Oakland ou de Berkeley. Après trois jours d’incendie, le bilan est lourd : 3 000 personnes perdent la vie et 250 000 se retrouvent sans abri.

Face à cette catastrophe, les San-Franciscains se mobilisent rapidement pour la reconstruction. Chacun met la main à la pâte, participant au déblaiement des décombres. Tous ceux possédant des compétences dans le secteur du bâtiment sont appelés en renfort. En un temps record de trois ans, sur les 28 000 bâtiments détruits, 20 500 sont déjà reconstruits.

Neuf ans après cette tragédie, San Francisco renaît de ses cendres. Pour célébrer cette remarquable résilience, la ville est choisie pour organiser l’Exposition universelle de 1915.

Reconstruction de San Francisco après le tremblement de terre et l’incendie, 1906. (Source : Delcampe)

La vie rurale : Les ranches

Contrairement aux Béarnais, qui préfèrent s’installer principalement à San Francisco à leur arrivée, les Basques choisissent les zones rurales, où de vastes étendues de terre restent à exploiter. Ils occupent le Nord-Est de la Californie, en particulier le comté de Lassen. Certains Basques franchissent même la frontière pour s’établir dans le Nevada, autour de Reno, voire jusqu’en Idaho, près de Boise. Ces régions présentent des défis climatiques avec des étés chauds, des hivers enneigés et des pénuries d’eau. Bien qu’ils vivent en communautés relativement petites, beaucoup se sentent isolés. Majoritairement composée d’hommes, cette population basque se consacre principalement à l’agriculture et à l’élevage.

Vers de nouvelles formes d’émigration

La guerre entraîne une baisse de l’émigration européenne vers les Etats-Unis et marque également un changement de politique d’immigration du côté des Etats-Unis.

Une succession de mesures restrictives

En 1924, le National Origin Act met en place une immigration choisie en fonction du pays d’origine des candidats à l’immigration. 

Dans les années 1960, le gouvernement américain met en place de nouvelles restrictions d’immigration basées sur les compétences, en remplacement de la loi de 1924. En même temps, il vote des lois permettant l’accueil de réfugiés.

Le 20e siècle

D’une immigration visant à peupler les nouveaux territoires de l’Ouest américain dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les Etats-Unis passent, à partir du XXe siècle, à une immigration plus sélective et plus restrictive avec des exceptions permettant toutefois l’accueil de réfugiés.


Sources : 

ARRIZABALAGA, Marie-Pierre, Les Basques dans l’Ouest américain (1900-1910), Lapurdum [En ligne], 5 | 2000, mis en ligne le 01 juin 2009, consulté le 18 décembre 2023. disponible sur Openedition Journals : http://journals.openedition.org/lapurdum/1340

CASTILLOU, Pierre, Les trains et les hôtels d’émigrants de la compagnie générale transatlantique (1847-1930). Partir : Archives et mémoires de l’émigration pyrénéenne, numéros 25-27, septembre 2022, pp.29-35.

CHALMERS, Claudine, French San Francisco. Charleston : Arcadia Publishing, 2007.

DEMEESTERE, Hélène, Ellis Island, Partir : Archives et mémoires de l’émigration pyrénéenne, numéros 25-27, septembre 2022, pp 88-93

DOUGLAS, William A., BILBAO, Jon, Amerikanuak : Basques in the new world. Reno : University of Nevada press, 2005. (The Basque series)

KAPLAN, Frances. (2022) The French hospital, San Francisco, California Historical Society. Disponible sur : https://californiahistoricalsociety.org/blog/the-french-hospital-san-francisco/

LAFAYE Olivier, Les Béarnais de San Francisco. Morlaàs : Editions Cairn, 2019.

LAFAYE Olivier, Les routes de Californie. Partir : Archives et mémoires de l’émigration pyrénéenne, numéros 25-27, septembre 2022, pp. 77-82.

MAUDUIT, Xavier, (2022, 30 novembre). Rêveries californiennes, il était une fois les Français dans l’Ouest. [émission de radio]. France Culture.  https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/reveries-californiennes-il-etait-une-fois-les-francais-dans-l-ouest-7633682

PEHAU-GERBET, Régine, Des ports de l’Atlantique à l’Amérique : regards sur le transport des émigrants en France (1850-1914). Partir : Archives et mémoires de l’émigration pyrénéenne, numéros 25-27, septembre 2022, pp 36-43.

TAUZIN-CASTELLANOS, Isabelle, CUBURU-ITHOROTZ Beñat, L’émigration basque et béarnaise en Amérique : histoires familiales en construction. Morlaàs : Editions Cairn, 2023.

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