Les recherches généalogiques sont souvent l’occasion de découvrir des destins passionnants.
Ma cliente m’a demandé de faire la généalogie de son arrière arrière grand-père, Suffren REYMOND. C’est ainsi que j’ai pu voyager virtuellement jusqu’à Monaco et découvrir le parcours du premier maire de la ville de Monaco telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Jeunesse
Pierre Louis Modeste Suffren REYMOND est né le 16 septembre 1866 à Monaco1 . Il est le fils de Fortuné Louis REYMOND, originaire de Menton et de Pauline NOGHES, originaire de Nice.
Après s’être mariés à Vintimille, ses parents se sont installées à Monaco, d’où est originaire la branche maternelle de Pauline NOGHES.
Suffren part étudier le droit à Paris où il rencontre Gabrielle Marie Louise ROGER. Ils se marient dans le 5e arrondissement le 27 mars 18942.
Peu de temps après son mariage, fraîchement diplômé, il revient à Monaco où il exerce le métier d’avocat.
Le couple s’installe dans la villa de Millo, dans la rue du même nom.
Monaco en mutation : Suffren Reymond du côté du peuple
En 1907, Monte-Carlo et son casino se développent et attirent de nouveaux arrivants. Si bien que sur les 20000 habitants de la principauté, seulement 1500 sont monégasques.
Ces derniers, devenus minoritaires, craignent que leur voix ne soit plus entendue. Ils créent donc un comité, dirigé par Suffren REYMOND, afin de demander la création d’un conseil de gouvernement composé de Monégasques ainsi qu’une consultation des Monégasques pour tout ce qui concerne les intérêts de la population et l’organisation des pouvoirs publics.
Le 16 novembre 1910, le prince Albert 1er leur promet une Constitution3.
Une ascension politique brutalement interrompue
Ces événements lancent la carrière politique de Suffren REYMOND et au cours de l’année 1910 il devient l’adjoint du maire Emile de LOTH.
Le 5 janvier 1911, la principauté de Monaco se dote de la Constitution promise par le prince Albert 1er, mettant fin à la monarchie absolue.
C’est à ce momen que la principauté est alors divisée en trois communes : Monaco-ville, La Condamine et Monte-Carlo.
Suffren REYMOND est élu maire de La Condamine et entre au Conseil National en 1911.
Après la réunification des trois communes en 1917, il est élu maire de Monaco en 19184. Il meurt le 6 octobre 1920 à Vitry-aux-Loges, dans le Loiret, à l’âge de 54 ans5.
Après une courte mais brillante carrière, Suffren REYMOND a laissé une empreinte significative dans l’histoire de Monaco.
Le souvenir de son engagement politique persiste à travers une statue commémorative et une rue qui porte son nom, rappelant à tous son dévouement envers sa terre natale.
- Archives de la mairie de Monaco, Registres d’état civil anciens, Naissances, 1866, vues 29-30 : https://archives.mairie.mc/ark:/63956/s00572754fa951e2/579cab9be15d9 ↩︎
- Archives de Paris, V4E 8366, Mariages, 5e arr., 1894, acte n°242. ↩︎
- PEYREGNE André, Le 5 janvier 1911, « Monaco s’offre une Constitution et met fin à la monarchie absolue. » Monaco-matin, 07/01/2024. Disponible en ligne : https://www.monacomatin.mc/histoire/le-5-janvier-1911-monaco-s-offre-une-constitution-895394 (consulté le 05/02/2024) ↩︎
- Centenaire Rainier III 1923-2023, Chemin des sculptures Rainier III, Buste de Suffren REYMOND. Disponible en ligne : https://cheminsculpturesrainier3.mc/sculptures/buste-de-suffren-reymond-pizzio/?lang=fr&qr=false (consulté le 05/02/2024) ↩︎
- Mairie de Vitry-aux-Loges (45), Etat-civil, décès. ↩︎
Vous voulez vous aussi découvrir le parcours d’un de vos ancêtres ?